Les Français ont mis 130 milliards de coté en 2020 et devraient de nouveau mettre 70 milliards d’euros de côté en plus en 2021. En deux ans, 200 milliards auraient été soustraits à l’économie et à la consommation.
L’hypothèse que fait la Banque de France dans sa dernière étude, est que « l’épidémie va continuer à exister début 2021 » et que « le plein effet des vaccins ne sera que fin 2021 », a expliqué François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, lundi sur France Inter.
Le rebond de l’activité l’an prochain sera donc plus lent que prévu. Si, en décembre 2020, le PIB français est 8 % inférieur à son niveau d’avant la crise, à la fin 2021, il devrait rester 3 points en dessous, selon les prévisions de la banque centrale. Et le niveau d’activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu’à la mi-2022.
Du côté des ménages, fin 2020, le surplus d’épargne financière des ménages serait de l’ordre de 130 milliards d’euros, par rapport à un scénario sans pandémie. « L’épargne restera élevée », prévoit François Villeroy de Galhau. Les Français devraient de nouveau mettre 70 milliards d’euros de côté en plus en 2021. En deux ans, 200 milliards auraient été soustraits à l’économie et à la consommation . « C’est une réserve de croissance significative », a fait valoir le gouverneur de la Banque de France, qui insiste sur le fait que la probabilité que la prévision de croissance soit révisée à la hausse dans les prochains mois est plus forte qu’elle soit revue à la baisse. Mais il est aussi possible d’y voir une épargne de précaution, étant donnée la dégradation du marché du travail.
L’économie française ne créerait que 30 000 emplois l’an prochain après en avoir supprimé 760 000 cette année. Les fermetures dans des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie et les loisirs à la fin 2020 pèseraient encore début 2021 et décaleraient les créations d’emplois à la deuxième moitié de l’année prochaine.