L’enquête réalisée par Pro’Action Retraite est inédite par son ampleur. 47 977 personnes ont répondu, au moins partiellement, à cette enquête très complète. Soit un taux de participation de près de 30 % des personnes dépendantes des 5 principales caisses de retraite (CARCDSF, Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes ; CARPV, Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Vétérinaires ; CAVEC, Caisse d’Assurance Vieillesse des Experts-comptables et des Commissaires aux comptes ; CAVP, Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens ; CPRN, Caisse de Prévoyance et de Retraite des Notaires).
Premier enseignement de cette enquête : les indépendants sont très attachés à leurs régimes de retraite et à la spécificité de leur exercice indépendant. Ainsi à la question : « Pensez-vous qu’une réforme des retraites soit nécessaire à votre profession ? », 80 % des Notaires interrogés, par exemple, répondent par la négative. Avec 40 % de « non », ce choix arrive également en tête chez les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes.
Pourquoi les indépendants sont-ils farouchement attachés à leurs régimes ?
D’abord parce qu’ils prennent en compte les spécificités de différents métiers (95 % des répondants). Parce que ces régimes professionnels offrent de la souplesse pour investir dans leur activité professionnelle (86 %). De plus, ils incitent à la responsabilité (83 %) et permettent d’anticiper le futur (88 %).
Concrètement, le système actuel est jugé flexible par la modulation du taux d’effort. Il permet une grande souplesse dans la modulation de l’âge de départ à la retraite. Géré en points, il autorise un cumul emploi/retraite adapté. Il comporte un système de réversion avec option.
À la question « Compte tenu de votre activité professionnelle, un régime unique peut-il répondre à l’ensemble de vos besoins ». Le « Non », l’emporte très largement, entre 57 % et 77 %, selon les caisses. Car pour plus de 80 % des indépendants, le futur système de retraite devra préserver leurs spécificités. Et surtout être géré par la profession, notamment en ce qui concerne la revalorisation des pensions de retraite et l’accompagnement de la dépendance liée à l’âge. Unanimité également sur le fait que les réserves prudentielles constituées aux prix d’effort de ces professions ne doivent pas être mutualisées. Les professionnels indépendants sont particulièrement attachés à leur Caisse de retraite professionnelle, fortement concernés par l’avenir de leur régime de retraite, et seront particulièrement attentifs à la réforme qui sera menée.