Qu’il s’agisse de leur constituer un petit pécule pour l’avenir ou simplement de leur apprendre les vertus de l’épargne, il existe de nombreuses solutions pour placer les économies de vos enfants.
Les livrets défiscalisés pour les plus jeunes
La solution d’épargne la plus simple pour mettre de l’argent de côté pour une enfant reste le livret défiscalisé. Le plus connu est le livret A qui présente l’avantage d’être disponible à tout moment, tout en offrant au détenteur la possibilité de réaliser des versements réguliers pour se constituer un capital sur la durée. Accessible avec 10 euros, voir moins dans certaines banques, il permet d’économiser jusqu’à 22 950 € (hors intérêts qui s’ajoutent).
Pour se constituer une épargne au fil de l’eau, certaines banques proposent des versements programmés gratuits. Les retraits sont possibles à tout moment et sans frais. La rémunération fixée et garantie par l’Etat est actuellement de 0,75%. Ajustée chaque année pour tenir compte de l’inflation, elle pourrait passer à 0,50 % en 2020. Ce placement est exonéré d’impôts A noter que le Livret A offre la possibilité de domicilier certains prélèvements et virements. Voire même de bénéficier d’une carte de retrait gratuite. A partir de 12 ans, vous pouvez orienter vos enfants vers le livret jeune. Comme le livret A, il n’est pas fiscalisé mais il est plafonné à 1 600 euros. Son taux varie d’une banque à l’autre, mais il ne peut être inférieur à celui du Livret A. Les banques proposent des rémunérations pouvant aller jusqu’à 2%. Avec l’accord de ses parents, l’enfant peut retirer son épargne à tout moment.
En revanche les livrets fiscalisés sont à proscrire pour les enfants. Les banques proposent des livrets d’épargne pour les enfants rémunérés entre 0,10 et jusqu’à 2 %, sur certaines durées. Mais à la différence du Livret A et du Livret Jeune, les rémunérations de ces livrets d’épargne, classiques ou enfants, sont soumises à cotisations sociales et sont imposables – sur la feuille d’impôt des parents bien entendu -, à l’instar des livrets bancaires classiques. Il faut, en fonction le taux d’imposition des parents, que la rémunération du livret fiscalisé atteigne 0,90% à 1,10% pour être plus rentable qu’un Livret A. Ce qui n’est aujourd’hui plus que très rarement le cas.
Un PEL ou un CEL pour préparer l’avenir
Et si vous épargniez pour préparer le projet immobilier de vos enfants ? Pour cela, les meilleurs outils sont le PEL et le CEL. L’intérêt du PEL, le plan d’épargne logement, ou du CEL (compte épargne logement) réside dans le fait qu’ils donnent droit à un prêt immobilier à un taux connu d’avance. Aujourd’hui le taux d’emprunt que l’on peut obtenir avec un PEL est de 2,20% (jusqu’à 92 000 euros empruntés) et de 2% avec un CEL (jusqu’à 23 000 euros empruntés). Ces taux peuvent sembler un peu élevé comparé à ceux proposés dans les banques, mais ils pourraient se révéler intéressants dans quelques années, si les taux remontent. En contrepartie, il faut verser un minium de 225 euros à l’ouverture du PEL, puis de 540 euros par an, soit 45 euros par mois ou 270 euros par trimestre, et tout retrait partiel avant 4 ans entraîne sa fermeture. Le PEL, plafonné à 61 200 euros, est actuellement rémunéré au taux de 1%.
Au-delà de 10 ans, la rémunération au taux initial est maintenue, mais il n’est plus possible de faire de versement. Les intérêts des PEL ouverts depuis le 1er janvier 2018 sont soumis à la flat tax de 30%. Le CEL est actuellement rémunéré au taux de 0,5%. Il est possible de verser jusqu’à 15 300 euros. Moins contraignant que le PEL, le premier versement doit être de 300 euros minimum et il faut le conserver au moins 18 mois. Il est possible d’effectuer des versements et des retraits.
L’assurance vie, la boîte à outils pour l’épargne de vos enfants
En ouvrant un contrat d’assurance vie à votre enfant mineur, vous épargnez régulièrement pour ses projets d’avenir. Le moment venu, il pourra ainsi disposer des sommes versées sur le contrat pour par exemple financer ses études, acheter sa première voiture, acquérir son premier bien immobilier. Pour bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie, il est judicieux d’ouvrir une assurance vie avant les 10 ans de l’enfant pour qu’il puisse en bénéficier dès ses 18 ans. A partir de 8 ans de détention, les souscripteurs effectuant un retrait bénéficient d’un abattement annuel global de leurs plus-values. L’impositio des plus values est aussi plus faible une fois passé ce cap des 8 ans, avec un taux de fiscalité de 7,5% voire de 12,8% sur les plus gros contrats.
Pour souscrire, c’est simple. S’il a moins de 12 ans, le contrat doit être ouvert avec l’accord et la signature des 2 parents sont exigés (s’ils exercent conjointement l’autorité parentale). S’il a plus de 12 ans, il faudra, en plus, obtenir le consentement de l’enfant. Et si vous craignez que votre enfant dilapide ses économies, pas d’inquiétudes. Avant les 18 ans, tout retrait de l’enfant doit être approuvé par ses parents. En tant que souscripteur du contrat, vous pouvez choisir de bloquer l’épargne jusqu’à ce que l’enfant ait atteint un âge précis (25 ans au maximum). Il est également possible de fixer les conditions de gestion du contrat et les conditions d’utilisation des sommes versées via un «pacte adjoint». A noter qu’avant les 16 ans de l’enfant, les parents ont un droit de jouissance légale (droit d’usufruit) et peuvent de ce fait utiliser les revenus des placements pour assurer son entretien et son éducation. Lorsqu’il atteint l’âge de 16 ans, les parents peuvent continuer à gérer l’épargne de leur enfant, mais ils perdent leur droit de jouissance légale.
Le PEA jeune pour initier ses enfants à la Bourse
Pour favoriser l’investissement dans l’économie via la bourse un PEA jeune a vu le jour dans le cadre de la loi Pacte. Ce plan d’épargne en actions, s’adresse aux jeunes de 18 à 25 ans à la charge de leurs parents, ainsi qu’aux mineurs émancipés et leur permettre de faire jusqu’à 20 000 euros de versements. Ces versements viennent en déduction du plafond de 150 000 euros du PEA des parents. Le PEA jeune devrait bénéficier des mêmes règles d’investissement et des mêmes avantages fiscaux que le PEA. Les fonds investis sur un PEA sont toujours disponibles. Mais tout retrait effectué avant 5 ans entraîne obligatoirement (sauf exception comme une licenciement ou un décès) la clôture du PEA et la vente de la totalité des valeurs inscrites sur celui-ci. A partir de 5 ans de détention, le PEA devient non imposable et gagne en souplesse. En cas de clôture d’un Plan épargne en actions avant son 5e anniversaire, la totalité des gains réalisés, c’est à dire la valeur atteinte moins les versements effectués, est soumise à l’impôt et aux cotisations sociales, par prélèvement de la flat tax à 30%. A partir de 5 ans de détention, les plus-values réalisées sur le PEA ne sont plus imposables et subiront seulement les prélèvements sociaux. Par ailleurs, il est également prévu qu’il soit automatiquement transformé en PEA classique lorsque le jeune majeur sort du foyer fiscal de ses parents suite à son 25e anniversaire.